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fukushima - magali jourdan

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jeudi, juillet 28 2011

Fukushima (suite)

Ce n'est qu'un montage, mais il a l'avantage d'être sous-titré.


D'autres vidéos existent pour celles & ceux qui comprennent le japonais : http://www.youtube.com/user/simonworks01

Lire la suite...

samedi, juin 25 2011

Apprendre à penser (autrement)

un article paru le 25 juin 2011 :
s'il n'est plus accessible, l'article est à lire dans son intégralité ci-dessous:


Samedi-sciences (2) : Pourquoi nous gérons mal les risques
Par Michel de Pracontal

Cette semaine, on a lu dans le journal japonais Mainichi Daily News que Tepco, l'exploitant de la centrale de Fukushima, avait réussi, après plusieurs échecs, à mettre en route un système de décontamination de l'eau indispensable à l'assainissement du site; on a appris qu'en Normandie, la centrale nucléaire de Paluel, l'une des trois plus puissantes du parc français, avait connu une série d'incidents qui ont provoqué un grand stress parmi le personnel (voir notre article ici) ; qu'une nouvelle étude scientifique expliquait pourquoi la bactérie qui a tué une quarantaine de personnes en Allemagne était si meurtrière ; que des hamburgers contaminés par une autre bactérie avaient entraîné l'hospitalisation de six écoliers dans le nord-Pas-de-Calais ; que l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) avait rendu un nouveau rapport préconisant une réforme du médicament, afin d'éviter de nouveaux Mediator ; et que Barack Obama allait retirer 10.000 hommes d'Afghanistan d'ici la fin de l'année prochaine.

Chacune de ces informations est liée à l'un des risques qui menacent l'humanité contemporaine : risque nucléaire, risque alimentaire, risque médicamenteux, risque terroriste. On pourrait allonger la liste, évoquer le changement climatique, les grandes épidémies comme le sida ou l'hépatite C, les risques dus aux éruptions volcaniques, ou encore la menace d'un tsunami sur la Côte d'Azur. Et pour chaque cas, on pourrait faire un constat similaire : même lorsque les signaux d'alarme se multiplient, nous sommes peu doués pour prévenir les risques. Les très nombreux indices d'un changement climatique provoqué par l'activité humaine n'ont pas entraîné une révision drastique de nos modes de consommation; Tchernobyl et Fukushima n'ont pas infléchi la politique énergétique française qui s'en remet au nucléaire pour 80% de la production d'électricité; une série de médicaments potentiellement aussi nuisibles que le Mediator continuent d'être en vente ; et l'on continue de bétonner la Côte d'Azur sans prendre en compte les risques d'inondation.

Même lorsque nous réagissons, nos réponses sont inappropriées : l'affaire du sang contaminé a entraîné une réforme des structures sanitaires qui n'a nullement empêché le scandale du Mediator ; les guerres dévastatrices de George Bush n'ont pas réduit le risque terroriste ; les hécatombes provoquées par la lutte contre le trafic de drogue en Amérique du sud n'ont pas fait baisser la consommation de substances interdites ; la quasi-prohibition du tabac n'empêche pas les pétuneurs d'enfumer les terrasses de cafés.

Bref, notre comportement face au risque infirme le dicton selon lequel un homme averti en vaut deux. Il semblerait plutôt illustrer tantôt la politique de l'autruche, tantôt une tendance à choisir des remèdes pire que le mal.

Pourquoi, face aux risques qui les menacent, les humains prennent-ils presque toujours de mauvaises décisions ?

Le psychologue Daniel Gilbert, de l'Université Harvard, Massachussets, s'intéresse à ce problème dans l'édition du 16 juin de la revue britannique Nature. Il observe que prévenir un risque est un choix plus complexe qu'il n'y paraît parce que, nos ressources étant limitées, lorsque nous décidons de nous prémunir contre un danger, nous en négligeons un autre.

« Devons-nous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour stopper le réchauffement climatique ? Pour éviter que des terroristes ne montent dans les avions ? Pour écarter de nos assiettes les bactéries Escherichia coli ?Ces questions ne semblent simples que parce qu'elles décrivent ce que nous allons faire mais taisent ce que nous ne ferons pas. Lorsque les deux aspects sont explicités - faut-il sécuriser les hamburgers ou les aéroports ? - le problème devient d'une complexité frustrante.»

Daniel Gilbert rappelle qu'au XVIIème siècle, deux mathématiciens français, Pascal et Fermat, ont élaboré une méthode pour définir la stratégie optimale face au risque : il faut prendre en compte à la fois l'estimation du danger (quelle est la probabilité d'un événement dangereux) et l'estimation des conséquences (quels dégâts va provoquer cet événement). Si l'on applique une telle stratégie, par, on doit, par exemple, consacrer moins de ressources à la prévention d'un désastre naturel qui va faire 3000 sans-abris qu'à celle d'une maladie contagieuse susceptible de tuer 3 millions de personnes.

Evident, non ? Non, répond Daniel Gilbert : «S'il a fallu deux mathématiciens géniaux pour inventer une formule du choix rationnel, c'est bien parce qu'en général les humains ne choisissent pas de cette manière. Notre penchant est d'investir davantage pour éliminer un petit risque de maladie que pour en réduire un beaucoup plus important, pour nous assurer contre une manière effrayante de mourir que contre les dangers courants.» Nos enfants courent un risque beaucoup plus élevé d'être tués par un accident domestique que par un criminel pédophile, mais dans la hiérarchie des peurs, le menace criminelle vient très au-dessus du danger de chute ou de noyade dans une piscine privée.

Nous avons créé un monde très différent de celui dont nous sommes issus

Pourquoi le cerveau humain semble-t-il si mal adapté à l'évaluation des risques ? D'abord parce qu'en transformant notre environnement, grâce à la technologie que nous avons inventée, nous avons créé un monde très différent que celui dont nous sommes issus. Pendant plus de 99% de leur histoire, les humains ont mené la vie de chasseurs-cueilleur confrontés à une nature sauvage. «Nos cerveaux sont optimisés pour trouvés de la nourriture ou des partenaires sexuels dans la savane africaine et non pour évaluer la plausibilité d'une rupture du cœur d'un réacteur nucléaire ou l'impact de la surpêche», résume Daniel Gilbert.

L'argument n'est pas totalement convaincant : après tout, l'histoire de l'humanité ne se caractérise-t-elle pas aussi par une confrontation précoce et continuelle à des changements de milieu ? Notre espèce s'est dispersée sur toute la planète, a occupé des formes d'habitat extrêmement variées, a appris à transformer son propre environnement en se construisant des abris et en se fabriquant des vêtements, à se protéger des grands fauves en se dotant d'armes artificielles, à transformer son régime alimentaire en inventant la cuisson et la cuisine... À chacun de ces changements, nous nous sommes protégés de certains dangers et nous en avons rencontré de nouveaux. Ne devrions-nous pas avoir appris à mieux gérer le risque ?

Ce serait sans doute le cas si notre cerveau n'était qu'un calculateur logique dépourvu d'affect. Mais comme le souligne Daniel Gilbert, ce qui fait la force - et peut-être aussi la faiblesse - de notre espèce, c'est qu'elle a poussé au plus haut degré les aptitudes sociales. Nous sommes exceptionnellement doués pour déchiffrer les intentions de nos congénères, pour comprendre leur pensée et leurs intentions. Et de ce fait, nous avons tendance à nous montrer hypersensibles aux menaces venant d'autres sujets humains. Gilbert cite une expérience de psychologie qui a montré que lorsque des sujets reçoivent des chocs électriques, ils les considèrent comme beaucoup plus douloureux s'ils sont administrés intentionnellement par un être humain que s'ils sont produits de manière aveugle par une machine : «Il est pénible d'être blessé, mais il est bien pire d'être une victime», commente notre psychologue.

Et de développer son argument : «Ainsi nous nous soucions davantage d'un terroriste à la chaussure piégée que de la grippe, bien que l'une tue 400.000 personnes par an et que l'autre ne tue personne. Nous nous inquiétons davantage de voir nos enfants kidnappés par des étrangers que du risque de devenir obèse, bien que les enlèvements soient rares et le diabète fréquent.»

Les menaces les moins acceptées sont celles qui visent les valeurs morales et les règles religieuses : «Le tabou qui interdit de vendre nos corps entraîne que des personnes riches qui ont besoin d'un rein doivent mourir quand d'autres qui n'ont pas d'argent mais dispose d'un rein vont mourir de faim. Des modèles économiques suggèrent que la toxicomanie diminuerait si les drogues étaient taxées plutôt qu'interdites, mais la plupart des gens ont une tolérance zéro pour des politiques autorisant des comportements immoraux même si elles font baisser la fréquence de ces comportements. Des mesures telles qu'accorder une licence aux prostituées, vendre des permis de polluer ou payer des élèves pour qu'ils ne s'absentent pas de l'école peuvent avoir un effet positif ou négatif. Mais une majorité s'y opposera même si elles se révélaient efficaces.»

Plutôt mourir que recevoir un mauvais message

Tout se passe comme si la plupart des gens préféraient souffrir et même mourir que de recevoir un mauvais message... Cela explique sans doute que George Bush ait été triomphalement réélu en mettant en avant son action pour rendre le monde plus sûr alors qu'il a objectivement aggravé les tensions planétaires ; ou que Nicolas Sarkozy l'ait emporté en se prévalant d'un programme sécuritaire dont il avait démontré l'inefficacité lorsqu'il était ministre de l'intérieur.

Ce véritable nœud gordien résulte de l'exceptionnelle aptitude humaine à l'empathie, qui est aussi notre principal avantage évolutif. «Parce que nous voyons le monde à travers le prisme des amitiés et inimitiés, des héros et des méchants, des alliances et des trahisons, de la vertu et du vice, du crédit et du blâme, nous sommes attachés aux drames qui ont le moins d'importance et insensibles aux périls les plus graves. Nous sommes capable de changer notre vie pour sauver un enfant mais pas de changer nos ampoules pour les sauver tous».

D'où un dilemme shakespearien : ce qui a fait le succès de l'humanité la conduira-t-elle à sa perte ? Il ne nous reste, d'après Daniel Gilbert, qu'une solution : apprendre à penser autrement. Encore faudrait-il inscrire cette option dans les programmes scolaires et universitaires. Les recherches modernes en psychologie ont fait progresser la compréhension des processus de décision et d'analyse des risques. Mais ce savoir n'est guère utilisé en-dehors du domaine des spécialistes. On enseigne aux élèves la trigonométrie et la littérature, mais on ne leur apprend pas à réfléchir de manière rationnelle aux dangers susceptibles d'entraîner l'extinction de l'humanité. Il est grand temps de s'y mettre. Tout autre choix serait risqué.

samedi, mars 26 2011

Fukushima ne fait plus la Une... mais reste d'actualité

Selon la CRIIRAD, la France fait partie des Etats qui refusent de donner mandat à l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaire (OTICE/CTBTO) pour rendre publiques toutes les données relatives à la contamination de l’air.
Le communiqué de la CRIIRAD "Colère et indignation. Volet n°2" est disponible
La France se dit transparente mais se garde la possibilité de laisser dans l'ombre des chiffres rassurant. Logique.

TRANSPARENCE, subst. fém. : Propriété qu'a un corps, un milieu, de laisser passer les rayons lumineux, de laisser voir ce qui se trouve derrière.

Toujours selon la CRIIRAD, l'Autriche et l'Allemagne ont passé outre les interdits, considérant que le maintien du secret sur ces données n’est pas compatible avec la réglementation de leur pays. Et si la France suivait autre chose que les Etats-Unis...
allez, j'arrête, et vous, monsieur le président, allez construire votre réacteur à Flamanville.

Etat des lieux du côté des eaux du Japon (Le Monde du 26 mars, 10h) :
Radioactivité élevée à Tokyo et dans la mer. A Tokyo, samedi matin, une radioactivité de 0,22 milliSievert par heure était enregistrée, soit six fois la normale. Un tel degré de radioactivité ne présente cependant rien d'inquiétant pour la santé des populations, selon les autorités. En revanche, un fonctionnaire du ministère des sciences a confirmé que le niveau de radioactivité quotidienne dans la zone située à 30 km au nord-ouest de la centrale de Fukushima avait dépassé la dose d'une année de radiation naturelle. Et plus on se rapproche de la centrale, plus le taux est élevé.

Ainsi, le gouvernement japonais a mesuré des niveaux d'iode radioactif 1 250 fois supérieurs à la norme légale dans la mer, au large de Fukushima, renforçant les craintes d'une rupture de l'étanchéité d'un ou plusieurs réacteurs. Mardi, un renforcement des contrôles sur les poissons et fruits de mer pêchés le long des côtes avait été instauré. "Si vous buvez 50 centilitres d'eau courante avec cette concentration d'iode, vous atteignez d'un coup la limite annuelle que vous pouvez absorber. C'est un niveau relativement élevé", a expliqué un porte-parole de l'Agence de sûreté.

Les autorités japonaises précisent cependant que la radioactivité relâchée dans l'océan pourrait se diluer avec les marées et que la quantité d'iode absorbée par les algues et animaux marins pourrait être moindre. Reste la crainte de diffusion du césium 137, une substance radioactive dont la concentration ne se réduit de moitié que tous les 30 ans. Tepco dit avoir mesuré une concentration presque 80 fois supérieure à la limite légale de cette substance. L'organisation écologiste Greenpeace a annoncé qu'elle allait effectuer des relevés de radioactivité en dehors de la zone d'exclusion de 20 km autour de la centrale, estimant que "les autorités ont en permanence donné l'impression de sous-estimer à la fois les risques et l'étendue de la contamination radioactive..

je maintiens tout ce que je disais dans mon du 13 mars 2011 (faits, questionnements, ironie, etc.)

samedi, mars 19 2011

japon / libye : match médiatique

Il y a deux jours, l'actualité au Japon volait encore la vedette aux événements en Libye.
Il y a deux jours, on nous annonçait que tout se jouait dans les prochaines 48h. Et là...
La Libye revient au premier plan (parce qu'en journalisme, il ne peut y avoir qu'une seule "une", faut choisir !)
Depuis des semaines, on hésitait à faire quelque chose. Et hop, bientôt plus d'espoir au Japon, occupons-nous de la Libye !
Attaquons la Libye ! Et hop, "cessez-le-feu" annoncé par Kadhafi. Cessez-le-feu non respecté, bien évidemment...
Kadhafi l'a déjà annoncé, s'ils interviennent dans son pays... le clown et ses amis (soit en langage officiel : Paris, Londres et l'ONU) vont le regretter.
Et pendant ce temps, coup de baguette magique à Fukushima : les 48h deviennent extensibles. Pendant que nous nous tournions vers la Libye, hop !
les camions Playmobile sont parvenus à refroidir les esprits qui s'échauffaient et les liquidateurs-kamikazes sont en train de sauver le monde.
Les 48h de la dernière chance sont devenues les 48h du retour de l'espoir... mais sans informations.

Vous ne trouvez pas étonnant, vous, qu'au moment du verdict, les informations se fassent de plus en plus rares ? Surtout si ce sont des succès ?

Le monde n'a rien appris de la catastrophe de Tchernobyl (Svetlana Alexievitch, 19 mars 2011, AFP)

MOSCOU - Risques sous-estimés, désarroi des autorités et des liquidateurs "kamikazes" prêts à se sacrifier : l'écrivain Svetlana Alexievitch, auteur d'un livre sur Tchernobyl, estime à la lumière de la crise nucléaire au Japon que le monde n'a rien appris, vingt-cinq ans après cette catastrophe.

"Le monde n'a rien appris de la catastrophe de Tchernobyl" survenue le 26 avril 1986 en Ukraine soviétique, affirme Mme Alexievitch, 62 ans, dans un entretien téléphonique à l'AFP depuis Minsk.

L'écrivain bélarusse, qui a travaillé pendant dix ans sur "la Supplication", publié en 1997, recueil de témoignages poignants des victimes de Tchernobyl traduit en 20 langues dont le japonais, estime que les réactions humaines au Japon et en URSS "se ressemblent de manière frappante".

"Le mythe (sur la sécurité) atomique est resté intact. On a expliqué la catastrophe de Tchernobyl par le totalitarisme, la négligence des Russes, l'imperfection des réacteurs soviétiques", souligne-t-elle.

"Le monde a retenu que cela s'est passé aux marges de la civilisation" et en a déduit que les pays développés seraient épargnés, poursuit-elle.

En apparence, les centrales japonaises sont impressionnantes, reconnaît-t-elle : "J'ai vu une centrale à Hokkaïdo, de la fenêtre de mon hôtel. C'était fantastique, comme un OVNI blanc posé au bord de l'océan".

"Les gens que j'ai rencontrés au Japon m'ont dit que chez eux un Tchernobyl bis serait impossible. En France, en Allemagne et aux Etats-Unis, j'ai entendu la même chose : leurs centrales sont les plus sûres au monde".

"Mais l'académicien soviétique Anatoli Alexandrov me disait la même chose : les centrales soviétiques sont tellement sûres qu'on peut en construire une sur la place Rouge", se souvient-elle.

"Ce qui me frappe, c'est à quel point la situation ressemble aujourd'hui à ce que j'ai entendu sur Tchernobyl. On disait que Mikhaïl Gorbatchev (numéro un soviétique à l'époque) cachait la vérité. Mes amis au Japon m'écrivent qu'ils ont le même sentiment : on ne leur dit pas tout pour éviter la panique. Le pouvoir est désemparé".

"Les Japonais demandent à l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique) et aux Américains de les aider. Le processus est incontrôlable. Il est temps que l'homme reconnaisse que ses moyens sont limités", poursuit-elle. "Il y a 550 centrales nucléaires au monde, cela suffit pour que la civilisation cesse d'exister".

Autre point commun entre les Soviétiques et les Japonais, selon Mme Alexievitch: l'attitude envers la vie humaine. "Au Japon il y a des +kamikazes+ pour neutraliser les conséquences. A Tchernobyl aussi les gens mouraient sans hésitation. C'est une question de mentalité, quand un individu seul n'a pas de valeur".

"A Tchernobyl, les pilotes d'hélicoptères confectionnaient eux-mêmes des slips en plomb pour se protéger. Mais c'est l'Etat qui aurait dû y penser pour ne pas rendre ses hommes impuissants !", dit-elle en estimant que des Occidentaux n'auraient pas accepté une chose pareille.

"En France aussi il y a beaucoup d'hommes courageux, mais ils exigeraient d'être protégés" dans une situation pareille.

Le livre de Mme Alexievitch, "La Supplication", est interdit au Bélarus, l'un des pays les plus touchés par les conséquences de Tchernobyl, où ce sujet est tabou. Le Belarus vient d'annoncer qu'il allait construire une centrale nucléaire, avec l'aide de la Russie.

"Le monde entier achète des dosimètres et suspend des programmes nucléaires", mais le président bélarusse Alexandre Loukachenko et le Premier ministre russe Vladimir Poutine "annoncent la construction au Bélarus d'une centrale nucléaire sur un terrain dépeuplé... après un séisme sans précédent qui a frappé le pays à cet endroit il y a 100 ans", s'insurge Mme Alexievitch.

(©AFP / 19 mars 2011 09h53)

dimanche, mars 13 2011

nous donnera-t-on les vrais chiffres de la dose reçue cette fois-ci ?

japon
© Kim Kyung-Hoon/Reuters

L'hypercommunication de ces derniers jours se veut-elle signe de transparence ? Et en est-elle vraiment un ?
Qu'est-ce qui pousserait à être exemplaires aujourd'hui, ceux qui (nous) ont menti (ou mal informés, ou désinformés) il y a 25 ans ?
Réjouissons-nous, cette fois-ci pas besoin d'arrêter le nuage à la frontière dans le cas où il ne serait plus aussi discipliné qu'autrefois, cette-fois-ci, nous dit-on, il ne s'aventurera pas si loin.
"Le petit côté Far West qu'adopte la France depuis quelques temps fait peur au nuage." C'est peut-être l'explication à laquelle nous aurons droit cette fois-ci, non ? Nous ne sommes (toujours) pas des bleus, merci...
Autre question : si ça tombe dans les eaux, c'est degré 0 de danger de contamination ? L'eau purifie tout et puis, hop, plus rien ? Si tel est le cas, faudrait purifier tout ça très très vite, avant que les eaux ne rejoignent les terres...

S'il y a des experts (transparents bien sûr) parmi les lecteurs (s'il y a des lecteurs...), toute explication est la bienvenue !

N'hésitez pas à me dire que je suis trop méfiante vis-à-vis de ceux qui nous dirigent, et qu'après l'énorme mensonge Tchernobyl, "on" ne peut pas nous mentir de nouveau, m'enfin ! A quelles fins ? Et puis de toute façon, avec des litres d'eau de mer, ils vont parvenir à refroidir tous les réacteurs défaillant. Et la petite fuite avant, ce n'était rien du tout. Et puis ce ne sont pas tous les réacteurs qui sont concernés. Pas encore. Non, vraiment, ne vous inquiétez pas. Désolée de vous avoir alarmés.


mon texte sur Tchernobyl est (malheureusement) toujours d'actualité :


mise à jour du 17 mars 2011, 11h :
depuis que j'ai écrit ce billet, j'ai envoyé des mails à plusieurs scientifiques/journalistes, j'ai posté des questions dans des entretiens live sur des sites d'information. Toujours concernant les conséquences des retombées des particules dans l'océan. Aucune réponse.
Aujourd'hui je lis dans la presse « Les précipitations peuvent faire retomber les particules vers le sol, dans l’océan par exemple. » ok, ça tombe dans l'eau. et après ?? aucun risque de contamination ?
si ma question est idiote, svp dites-le moi et expliquez-moi pourquoi.

mise à jour du 19 mars 2011, 13h :
aucune réponse reçue, mais j'ai lu ce que je sous-entendais déjà dans mon billet : cela pourrait avoir des conséquences sur la chaîne alimentaire. information étrangement peu diffusée. non martelée. pourquoi ? faut écouler les stocks de poissons par exemple ? d'accord pour ne pas alarmer les gens, mais quand il y a un risque, je n'appelle pas cela alarmer, mais informer.