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regards sur / ce qu'il reste de - magali jourdan

magali jourdan

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regards sur / ce qu'il reste de

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jeudi, juillet 17 2008

opus nocturne

Les notes se cognent aux parois
Sombres, puissantes
Martèlent dans un mouvement dénudé
La vérité de l’instant
Sous des doigts courbatus.
La quête inlassable d’une place
Au cœur de ce prélude
Panse les doutes d’hier et de demain.
Là, il n’y a rien –
Qu’un corps en action
Reflet sans fard de ce qui le trouble.

lundi, juin 30 2008

Amis


M. est allongé. Une jeune femme le sort de son lit, le prend dans ses bras et s’éloigne. Arrivés au salon, M. gigote. Il s’échappe pour s’asseoir dans une chaise haute. Son pantalon rouge s’en va se poser je-ne-sais-où. Jambe nues, il regarde la jeune femme lui passer autour du cou une grande serviette qui était posée sur la tablette, également maculée de purée et de compote. M. décide de faire un peu de nettoyage. Il passe sa main sur la tablette et ne sachant que faire de ces restes de repas, il les met dans sa bouche. Il commence par la compote. De toute évidence, il préfère le sucré. Il plonge une main bien loin dans sa bouche pour tasser la compote au fond, mais tout ressort et se dépose sur cette même main. La jeune femme lui enfonce une cuillère dans la bouche pour l’aider à se débarrasser du surplus et remet le tout dans un pot de compote pomme-banane. C’est du coing, dit-elle. Elle n’a plus la place de mettre la compote dans le pot, et comme il ne reste plus de compote, ni sur la serviette ni sur la tablette, ça tombe bien. Pendant ce temps, une autre jeune femme qui assistait à cette scène s’approche. Elle a de la purée de petits pois dans les cheveux. M. l’attire vers lui et lui passe la main dans les cheveux pour lui enlever cette nourriture qui n’a rien à faire là. Elle lui sourit, pour le remercier peut-être. Il met la purée de petits pois dans sa bouche puisqu’il n’a pas encore de petit pot pour pouvoir s’en défaire. Il va pour nettoyer la tablette et trempe au passage sa manche dans la purée qui disparaît instantanément. Il remarque quelques taches sur sa serviette, les enlève à la main, met la main dans sa bouche : il en a plein la bouche. Il réclame de nouveau l’aide de la jeune femme qui a trouvé un pot de purée de petits pois vide. A nouveau, elle lui enfonce une cuillère dans la bouche pour l’aider à se débarrasser du surplus et remet le tout dans le pot. La tablette est bientôt propre, la serviette aussi. M. a bien travaillé. La jeune femme le délivre de la serviette qu’il porte autour du cou depuis déjà de longues minutes. Il porte un haut de pyjama rouge. Elle hésite à lui enlever, lui enfile finalement un pantalon et le sort de la chaise. Il râle un peu (a-t-il trop mangé ?). Il s’en va jouer. Elle revient le chercher, lui ôte ses vêtements et sa couche, qu’elle replie soigneusement. Il est désormais étendu dans une serviette à capuche blanche. Elle le frotte jusqu’à ce que sa peau s’humidifie. Une technique ancestrale peut-être ? Puis elle plaque contre le mur la serviette qui reste suspendue, et plonge M. dans la baignoire. Son regard sur lui est tendre, maternel. Une étrange mousse blanche surnage. Des rides se forment à la surface de l’eau : un canard en plastique jaune remonte instantanément sur le bord de la baignoire. La mousse blanche, comme aimantée, vient se coller au corps de M. Il en est maintenant entièrement recouvert, ce qui incite certainement la jeune maman à le sortir de l’eau. Elle l’allonge et lui enlève délicatement tout cela. Avec précaution, elle remet le produit dans un flacon. Ils se sourient. Elle lui met une couche qui semble avoir déjà été portée. Les temps sont rudes ! Mais M. sourit.


Après avoir été traversée par la flèche du temps

vendredi, juin 13 2008

à l'étage

J’avançais à pas sereins
Un mur d’acier tomba
À quelques centimètres de
Moi
Sur les conseils de la peur
Je rebroussai chemin

M’éloignant, sentis mes pieds
Décoller du sol
Ouvris mes paupières de silence
Devant moi : le champ de seigle n’était plus

Le pain était sur la planche
Et couteau en main
Je m’apprêtais à m’en payer une bonne tranche

lundi, mai 26 2008

rendez-vous

Dès ma sortie du souterrain
un pluizzicato gracile entonna sa rengaine.
J’ai songé un instant
à me mettre à l’abri.

(Je l’ai fait)
Quelques secondes peut-être

Un réverbère m’offrit sa colonne vertébrale.
Je m’y abandonnai, sereine.
Là –
L’attente
Aux confins du sens

Crescendo
les gouttes piquetaient les pages
offertes au ciel (dans mon souvenir) anthracite.
Le papier se déhanchait sous mes yeux
au rythme du clapotis de l’eau.

J’ai souri –

Le temps confiait au cœur du livre les traces de
cet instant où la parole de Wordsworth se dressa
sur le seuil de ma raison.

Le poète original doit créer lui-même le goût par lequel il sera apprécié.

à suivre…

mardi, mai 20 2008

arbre moqueur

Pendant cinq ans, il est resté
Là : sur le parvis
Sans oser m'aborder.

Hier soir son écorce a griffé mon oeil.

Surprise par son désir soudain
De rencontre
Je l'ai pris dans mes bras.


mercredi, mai 14 2008

vision


Les cils battant le drap, au rythme de ses élans
elle avance sur le chemin d’un pas cadencé
qui l’enlace, à la recherche de l’animal mystérieux.

lundi, mai 12 2008

idée TGV


la nuit est tombée sur le roulis
les voix fatiguées sifflent à travers
les cantates de Bach
tout s'éloigne

Ne te mets pas en retard.
Laisse-moi.
Pars.

de toute ma hauteur je voyais
le temps
empocher ses yeux de douleur
aux prises avec -

Tu es
si loin.

j'entendais : lointaine

un rideau s'est tiré
le fer s'est engourdi

le temps est
ailleurs, je suis
déjà partie

dimanche, février 17 2008

douce réalité


Il songe à l'ange
Suspendu à sa fenêtre
A son sourire étrange et -
Des éclats de rire
Tendre, au coeur
De ses mains font
Ainsi

Es-tu ?
As-tu été ?
Seras-tu ?

Il étrangle les mots
A pattes de velours
Attire l'ange accoudé

Réveil-matin.

Les bulles de rêves éclatent
D'une bouche à l'autre
Le soleil réveille la paroi
Borde les mots de lumière
Et les cheminées crapotent
Derrière des fenêtres mâtinées

Il se lève
Rejoint sa solitude
Les yeux chauffés de café noir.

dimanche, janvier 20 2008

chez francis


on avait dit
qu'on irait écouter le Choeur du Monastère de la Trinité St Alexandre Nevsky
qu'on passerait nos week-ends enlacés sur le pont des amants
qu'on siroterait des lait-cannelle dans un bar chaleureux
qu'on prendrait le temps de se lire
qu'on tisserait le ciel de nos aïeux
qu'on allumerait des bougies de velours
qu'on ancrerait nos rires au clocher du réel
qu'on croquerait nos désirs

sur des peaux
ambrées

on avait dit
qu'on ne se promettrait rien
on n'a fait que dire ce qu'on ferait
on n'a rien fait
de ce qu'on s'était dit

A toi
je n'ai rien dit
rien promis
chaque instant s'emmaille -
et nous filons !

jeudi, janvier 10 2008

questions idiotes à propos de Hans et Sophie Scholl


Sophie Scholl aurait-elle été une aussi grande résistante au nazisme si elle avait hérité d'autres initiales ?
Et a-t-on inscrit sur la tombe de son frère Hans, en épitaphe, « H.S. » ?

P.S. Et si Sophie Scholl s'était appelée Petra, aurait-elle été une résistante française au parti socialiste ?

mercredi, janvier 9 2008

nuit des tonneaux


un bar.
une nuit.
toute une nuit.
des hommes, des femmes.
des paroles.
des regards.
des sourires, des rires.
des solitudes.
des amitiés.
récentes. éternelles.
des bonjour, bonsoir, aurevoir.
des je t'aime et des à bientôt.
des suspensions.
des silences.
des cigarettes frigorifiées.
des mains serrées.
des mots.
des couleurs.
des saveurs.
des beaucoup, beaucoup trop.


Sometimes we want to hide from ourselves, we do not want to be us. It is too difficult to be us. It is at these times that we turn to drugs or alcohol, or behavior that help us forget that we are ourselves. This is of course a temporary solution to a problem, which is going to keep returning. And sometimes, these temporary solutions are worse for us than the original problem. Yes, it is a dilemma. Is there any answer? Of course there is. As a wise person said with a smile: « The answer is within the question. » (The Log Lady, in Twin Peaks)

rue du faubourg du temple


Ils dansaient

Elle entendit
à nouveau
tu n'es -
qu'un témoin
un mystère proche
d'une lucidité qui brûle
les yeux de l'Autre

Il les ferma
Et elle écrivit tout
ce qu'il (se) refusait de voir
alors –

samedi, janvier 5 2008

de khronos en saturnus


Tellement persuadé d'en gagner
Il n'a pas pris le sien

Et c'est ainsi
Qu'il s'est perdu
Filant entre ses doigts
Tissés de certitudes


vendredi, décembre 14 2007

parole en neige


Un enfant convia quelques amis
Dans sa nouvelle chambre
Ils entrèrent
Un à un
Et –

L'enfant n'eut plus la place
Chez lui
D'entrer.

Il regarda, le ciel
Lourd
Et fit des nuages ébahis
De grosses boules de neige

Les vitres se brisèrent
Et se brisent
Encore
A chaque silence laiteux
Lancé sur la brèche
Le ciel se colore
De bleu.

La vue, une fois
Pleinement dégagée
Le soleil sort de son lit
Moelleux
Et se fait l'ultime invité
De cette fête –

vendredi, décembre 7 2007

seelenschwestern


Les années sont de petits pois
Qu'elles écossent
Avec force minutie
L'une et l'autre
Les soulagent de leur poids
Dans le silence épicé des cuisines
Les gestes se mêlent
Deviennent mouvements
Se dansent vers l'objet de –
Leur Amour
En perpétuel devenir
Elles mangent le même plat
Mais l'une fait face à celle
Qui la désire
A ses côtés parfois
Sur le chemin qui s'étire
Au-delà de cet ailleurs
Qu'elles n'ont pris assez
Le temps de vivre

lundi, décembre 3 2007

mise à nue


Elle dit que -
J'entends aussi -
Elle sent que, je l'ai entendu(e)


Dans mon regard, elle se voit



(mise à nue)



elle cherche à se masquer



Cela aussi : je l'ai vu(e)

jeudi, novembre 29 2007

(...)


Y a des s. éloquents
Crûment fragiles
Résignés
Émotifs à souhait

Y a des s. qui saisissent
Immanents
Et que l'on traîne
En corps piqués
Au bout d'un fil

Y a des s. acérés
Qui sur un visage doux
Lacèrent des sourires
Soupçonneux

Il y a des s. qui touchent
Puis frappent
Et soudain –
Tu

Il y a des s. sans poids
Il y a des s. sans voix
Il y a des s.

Y a plus que ça

dimanche, novembre 18 2007

chanson XI tronquée


Chérie !
Chérie,
Encore,
Encore !

Sans but,
Ce luth,
Tel air,
Dans l'air !

T'en prie !
T'en prie.
Charmante,
M'amante !



merci à Paul Verlaine


samedi, novembre 17 2007

vertigo


Depuis la rue
Personne ne se doute
Qu'il est là
Là-bas
Derrière
Après les boîtes aux lettres
Avant la cour

Silencieusement
Il grimpe
Vers le toit
Colimaçon né
De courbes souples
Invitant le pas
A s'abandonner

Sa marche
Se revêt de bois sombre
Verni
Parfois ciré
Trop peu –
Pas souvent

Son escale généreuse
Délasse les jambes
Engourdies
De la vieille dame
Du dessous
Qui s'accrochera
A son bras doux
Avec le plus grand naturel
Il caresse
Les mains lasses
D'avoir travaillé
Sans faim

Il est là
Et ne dit rien
Au passage de ceux
Qui ne le voient pas

Il est le Messager
L'élévateur des âmes
Qui rayonne
De toute sa hauteur
Quand la lumière s'infiltre
Par les fenêtres de
Sa cambrure

A celui qui le suit
Jusqu'à son terme
Il offre une vue
Plongeante sur
Son passé



en réponse à un défi de N.

lundi, novembre 5 2007

poste


dépôt rapide de –
libre service
affranchissement

(…)

devant moi
des cheveux
noirs, blonds, bouclés
raides, frisés, faux,
un chauve
en blouson de cuir noir
élimé
une veste en jean devant
un sweat bleu marine
une moustache grisonnante
des boutons
une peau mate
maquillée
naturellement noire ou métissée
des bottes à talons
des baskets
noires
des mocassins
et des dos
des dos
des dos
parfois un nez
droit ou aplati
boursouflé ou étroitement
rosé
une oreille
un oeil
de temps à autre
priorité
enceinte
coiffure : tresses
regards perdus
tristes, agacés

je patiente
je souris

lunettes
boucles d'oreille
bague, sac à main
à dos
à lanières
une ou deux
à droite, en travers
de cuir
en jean
des poches remplies
de cigarettes
écharpes et papiers à la main
lacets
pantalons serrés
en velours vert
téléphone à l'oreille
file d'attente

je préfère patienter

musique
écriture
dehors : le soleil caresse
les murs froids de l'hiver
casquette
chapeau
boucles d'or
panier
légumes
ceintures
Afrique
Du nord
Du sud
Guyane
France
Ici ou ailleurs
Appelez au meilleur prix
Le mystère du colis
Enfant
Bérets
Sonia aime
Vous simplifier la vie
Chaises d'attente : vides
Debout tout le monde
Trépigner
Avancer
Se poser en robe jaune
Motifs rouges et noirs
Jupe d'un autre temps
Coiffure des années 1950
Elle attend
L'homme à la casquette
Mâche son chewing-gum
Le couple tout en rouge
Une mère et sa fille
Entrée. Sortie.
Personne suivante
Toutes destinations
Attente. Passage. Transit.

Je patiente

Cordons bleus
Plots argentés
L'air ensoleillé soulève
Les cheveux des enfants
A la trottinette bleue
Pieds croisés
Boubous
Voix de femmes
A travers les trilles
Front plissé
Debout. Assis. Debout.
Assis.
Langues de lumière
Mouvement
Permanent
Vibrez pour –
Enervement du pied
Ecrans de contrôle
Bras croisés
Dans les poches
L'enfant court
La femme s'assoit
Poids jambe gauche
Jambe droite
Jambe gauche
Jambe droite
Et gauche et droite et –

Je patiente, immobile.

Ecrire
Papiers en main
Prêts pour –
Gagner du temps
Faire vite
Se dépêcher
Trépigner

Je patiente
Mon rythme est à Rosamunde
Elle violonne
Je patiente

3ème mouvement
pièces dans la fente
en vente ici –
déposer
être à découvert
au milieu de –

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