L’homme meurt et passe du royaume de la liberté à celui de l’esclavage. La vie, c’est la liberté, aussi le processus de la mort est-il le processus de l’anéantissement progressif de la liberté ; la conscience faiblit puis s’éteint ; les processus vitaux de l’organisme continuent un certain temps après la disparition de la conscience ; la circulation sanguine, la respiration, les échanges cellulaires continuent à s’effectuer. Mais c’est un recul irréversible vers l’esclavage : la conscience s’est éteinte, la flamme de la liberté s’est éteinte.

Le reflet de l’Univers dans la conscience d’un homme est le fondement de la force de l’homme, mais la vie ne devient bonheur, liberté, valeur suprême, que lorsque l’homme existe en tant que monde que personne, jamais, ne répètera dans l’infini des temps. Ce n’est qu’à cette condition qu’il éprouve le bonheur de la liberté et de la bonté, en trouvant chez les autres ce qu’il a trouvé en lui-même.

in Vie et Destin