Vassili Grossman
Par magali le vendredi, juin 23 2006, 10:37 - influences - Lien permanent
L’homme meurt et passe du royaume de la liberté à celui de l’esclavage. La vie, c’est la
liberté, aussi le processus de la mort est-il le processus de l’anéantissement progressif de
la liberté ; la conscience faiblit puis s’éteint ; les processus vitaux de l’organisme
continuent un certain temps après la disparition de la conscience ; la circulation
sanguine, la respiration, les échanges cellulaires continuent à s’effectuer. Mais c’est un
recul irréversible vers l’esclavage : la conscience s’est éteinte, la flamme de la liberté s’est
éteinte. …
Le reflet de l’Univers dans la conscience d’un homme est le fondement de la force de
l’homme, mais la vie ne devient bonheur, liberté, valeur suprême, que lorsque l’homme
existe en tant que monde que personne, jamais, ne répètera dans l’infini des temps. Ce
n’est qu’à cette condition qu’il éprouve le bonheur de la liberté et de la bonté, en
trouvant chez les autres ce qu’il a trouvé en lui-même.
in Vie et Destin