« Tu es trop affamé pour moi. C’est merveilleux avec toi. Mais tu es trop affamé. Je ne peux pas vouloir ce voyage. Tu vois, ce serait ton voyage, rien que le tien. Cela ne pourrait pas être le nôtre. » Et elle avait raison : on ne doit pas faire des autres les pierres de construction de sa propre vie, les porteurs d’eau dans la course à sa propre béatitude.

Notre vie, ce sont des formations fugitives de sable mouvant, nées d’un coup de vent, détruites par le prochain. Des formations de fugacité, qui sont emportées par le vent avant même de s’être vraiment formées.

in Train de nuit pour Lisbonne