Mot clé - métro
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samedi, septembre 27 2008
Par magali le samedi, septembre 27 2008, 17:31 - série "dans le métro"
Avez-vous vu ces panneaux publicitaires pour www.321auto.com ?
"J'astique la mienne
tous les matins"
et
"Celle de mon mari ne tombe jamais
en panne, c'est agréable..."
Je trouve le choix des mots, la ponctuation et le retour à la ligne bavards de vulgarité.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
lundi, juin 16 2008
Par magali le lundi, juin 16 2008, 20:16 - série "dans le métro"
C'est nouveau, ça vient de sortir. Je décolle mon oreille de la vie du Voyant dans laquelle j'étais plongée.
La femme à la voix râpeuse et monotone propose du papier à lettres. L'idée est séduisante, le papier un peu moins, mais l'échange de regards me retient dans mon premier élan. De même que l'exhibition de moignons sur les Champs ou l'étalotage d'enfants dans les rues mouillées, je lis dans ses yeux suppliants le désir de susciter la pitié. J'entends "Donne-moi ton fric !" et non "J'ai besoin d'aide." Le produit à vendre est nouveau, le ton et le discours : non. A croire qu'il existe des formations à la mendicité, ou que certains ont perdu leur JE à tel point qu'ils ne parlent plus qu'une seule et même langue : la langue de l'apitoiement.
Les pièces, aujourd'hui, resteront dans ma poche.
mardi, juin 10 2008
Par magali le mardi, juin 10 2008, 23:44 - série "dans le métro"
dimanche, juin 8 2008
Par magali le dimanche, juin 8 2008, 10:12 - série "dans le métro"
Dans l'effusion de sons
Je trouvai le silence
Dans l'encre de l'enfant
Brûlé par l'abandon de sa mère.
vendredi, juin 6 2008
Par magali le vendredi, juin 6 2008, 17:13 - série "dans le métro"
mardi, mai 20 2008
Par magali le mardi, mai 20 2008, 17:28 - série "dans le métro"
L'homme aux murmures énigmatiques
Défie brusquement son reflet.
Front-kick d'une violence -
Les gestes et paroles se figent tout autour.
Les êtres se rétrécissent.
Les regards s'inquiètent.
Aujourd'hui, je veux être méchant !
Il sort.
Par magali le mardi, mai 20 2008, 01:51 - série "dans le métro"
Trouver
Dans les allers-retours incessants
Sur les traces du Même
Le détail qui fera de ce chemin obscur
Un lieu à découvrir
De ses habits de poussière.
jeudi, mai 15 2008
Par magali le jeudi, mai 15 2008, 01:53 - série "dans le métro"
21 stations s’égrènent devant mes yeux
pareilles aux perles d’un passe-temps
la pleine conscience fait office de prière
et la journée s’achève
sous les néons de l’A 13062.
Si l’on apprend l’Eau par la soif
Comme l’aurait écrit Emily Dickinson
Demain j’aurais appris le repos.
vendredi, février 8 2008
Par magali le vendredi, février 8 2008, 00:27 - série "dans le métro"
Une femme lit
Face à moi
Ce journal que je terminai
Quelques jours auparavant
Je la regarde
Lire
J'aime voir son visage
Se mouvoir
S'émouvoir
Au fil des pages
Les pauses s'allongent
Les yeux s'humectent
Une larme s'échappe
Du coin de son oeil gauche
Dernière page.
Derniers mots.
Les lèvres se pincent
Les yeux s'ouvrent grands
La respiration se fait nécessaire.
Je la regarde
Masquer son trouble
Je cherche son regard
Et – (large sourire)
Ça m'a fait le même effet.
La femme rit
Elle serre le livre
Contre sa poitrine maternelle
Et ses larmes deviennent –
Témoins tendres
D'une éphémère complicité
Humaine et souterraine.
lundi, janvier 21 2008
Par magali le lundi, janvier 21 2008, 03:18 - série "dans le métro"
Je sautai sur le quai, pressée de retrouver la chaleur de mon cocon,
les mains enfoncées dans les poches de ma veste, mouillée par une pluie
cinglante que les quarante minutes de métro n'avaient réussi à me faire
oublier. Me faufilant entre les différentes démarches, je l'aperçus,
assis sur la dernière marche des trente-six qui mènent aux portes
automatiques. L'homme au blouson vert et aux cheveux gris est là, à cet
endroit inouï. Etonnant. L'homme a quitté son virage des courants
d'air. Si je ne l'avais vu, déjà, assis dans ces couloirs humides, je
ne devinerais pas qui il est. Il m'a vue lui aussi. Ma casquette vissée
sur la tête. Le pas rythmé. Chacun d'entre nous sait déjà qu'il y aura
ce sourire tendre. Il l'attend. C'est tout ce que je peux lui offrir.
Il sent que c'est ce dont il a le plus besoin. Un bonjour ou un
bonsoir, selon l'heure de la rencontre, et un sourire accompagné d'un
regard droit disant vous existez, je ne ferai pas semblant de ne pas
vous voir. J'aperçois sa veste verte qui, semaine après semaine,
imperceptiblement, se recouvre de gris. Ses cheveux s'allongent et sa
barbe remplit désormais des joues qui se creusent. Dernière marche.
Bonsoir. Sourire. Ça va Gavroche ? ou bien Salut Gavroche ! L'homme
vient de me parler. Je suis tellement surprise d'entendre sa voix pour
la première fois, que j'en oublie instantanément ses mots. Il me
regarde de ses yeux fatigués et sourit. Mon sourire se transforme en
rire bref. Je me retourne vers lui et m'engouffre dans la nuit, son
regard d'enfant imprimé dans mes pensées. Déjà le texte s'écrit.
mardi, janvier 8 2008
Par magali le mardi, janvier 8 2008, 03:22 - série "dans le métro"
Perché sur son échelle
Il balaie le noël d'Afflelou
Et peu à peu encolle
Le p'tit indien.
–– Fermeture des portes ––
Prochaine station –
Diversivie ?
Diversivie.
jeudi, décembre 27 2007
Par magali le jeudi, décembre 27 2007, 03:22 - série "dans le métro"
Vaut-il mieux consommer la viande saignante ?
Comment consommer la charcuterie ?
Tous les morceaux de viande sont-ils aussi gras ?
Où trouve-t-on la vitamine B12 ?
Où trouve-t-on la vitamine C ?
Je privilégie les transports en commun.
Le fromage protège-t-il des caries ?
Profiter de la chaleur.
Choisir son véhicule.
Je trie mes déchets.
La climatisation, un luxe qui coûte cher.
J'adapte mon véhicule à mes besoins.
Rapporter certains déchets.
Quels sont les bienfaits du régime végétarien ?
Faut-il éviter les crudités au déjeuner ?
Je ne laisse pas de déchets derrière moi.
Que penser des potages en brique ?
Les transports en commun une rapidité prouvée.
Dégivrez votre réfrigérateur.
Quelles sont les propriétés de la mâche ?
Les eaux aromatisées font-elles grossir ?
Comment réduire son alimentation en sel.
vendredi, décembre 14 2007
Par magali le vendredi, décembre 14 2007, 03:59 - série "dans le métro"
OFF
Qu'est-ce que vous foutez là, Mademoiselle ?
Regardez la pancarte !
8 minutes. Vous allez attendre 8 minutes !
C'est chiant, non ?
On est d'accord.
Je m'appelle Jacques !
Bonjour !
Je m'appelle Jacques !
Je m'appelle Jacques !
Vous ne voulez pas m'adopter ?
Je fais la vaisselle, je fais les lits !
C'est pas compliqué !
Mademoiselle, vous savez faire les lits ?
Et la vaisselle ?
Pendant 17 ans j'ai fait ça !
17 ans je suis resté placardé comme vous, comme ça !
Et là –
J'existe ?
Bonjour mec ! Je m'appelle Jacques !
T'as déjà essayé toi ?
Au-dessus d'un pont –
Tu sais, quand tout bascule !
Tu n'y arrives pas ?
Ben… mets des chaussures à bascule !
Bonjour Madame !
Je m'appelle Jacques !
Bonjour !
Tu verras quand tu connaîtras ces rails aussi bien que moi !
J'ai vu un mec se jeter sous mes yeux !
C'est pas vrai.
En vrai je m'appelle Daniel.
Depuis 3 jours.
Vous vous appelez Elodie, non ?
Avec un regard comme ça, vous voulez pas m'adopter ?
Je fais la vaisselle !
C'est mieux comme ça, non ?
Ça met un peu d'animation !
Vous voulez de la musique ?
J'ai un harmonica !
Ah ! voilà le TGV !
Salut !
IN
J'ai quitté ce pays il y a seulement deux mois tu sais
dimanche, décembre 9 2007
Par magali le dimanche, décembre 9 2007, 04:02 - série "dans le métro"
pulpeuse, rosée, surmontée d'une moustache brune naissante
maquillée d'orange sanguine et ridée de part et d'autre
serrée sur un bonbon
rouge vif et renfrognée, un grain de beauté au-dessous
en mouvement perpétuel
boudeuse, ouverte sur la vulgarité
derrière la barre, masquée
immobile, en porte close sur l'histoire de l'Afrique
fine
enfouie sous un triangle de poils poivre et sel
imposante, frottée mécaniquement par de longs doigts noirs
à l'abri de foulards gris noir et rouge sombre
et au-dessus d'elles toutes :
"Quand on (la) cherche, on (la) trouve..."
jeudi, décembre 6 2007
Par magali le jeudi, décembre 6 2007, 04:08 - série "dans le métro"
Le visage légèrement tordu vers celle qui a pris place à ses côtés,
la jeune femme mordille son ongle, tentant un regard à travers
les mèches déchues de sa frange dégradée.
Une boucle d'oreille en nacre, couleur crème,
pend à son oreille gauche. Celle qui n'est pas prêtée.
La conversation de l'homme aux lunettes rectangulaires me soustrait son visage.
Face à moi : la mélancolie doucement asiatique fait pendant à la fugace présence malienne
Place des Antilles.
Les peaux s'assombrissent
Les regards s'élargissent
Et les néons accentuent l'épuisement ambiant
Les stations s'égrènent
Et le temps est –
à la sortie.
Par magali le jeudi, décembre 6 2007, 04:07 - série "dans le métro"
Bonnet noir sur la tête.
Écharpe extra large noire autour du cou
Un manteau de laine noir, à travers lequel point un gilet de femme en laine rouge vif
La tête abandonnée sur la barre métallique, les mains réchauffées par des mitaines bleues et blanches,
il regarde son téléphone.
Sourit.
Son visage affaibli, scandé par une cicatrice sur la joue droite, s'ouvre soudain à la voix suspendue, perdue à l'autre bout du fil
Son genou gauche s'échappe par la déchirure de son jean noir délavé,
devenu gris. L'appel est terminé.
Les yeux se font de nouveau absents, posés sur les vitres sales d'une fenêtre improvisée.
Par magali le jeudi, décembre 6 2007, 04:06 - série "dans le métro"
Je ressentais son agitation.
Sa jambe droite croisée au-dessus de son genou gauche.
La main droite posée sur son genou droit.
La main gauche happant du bout des doigts son poignet droit.
Et son regard –
Mobile
Clignotant
Cherchant hors de lui ce qui vivait en lui
Au-delà de lui-même
Il écarta soudain les jambes. Posa ses avant-bras sur ses genoux. Puis,
se redressant, fit tourner d'une vive nervosité un simple anneau doré enveloppant son annulaire. Le droit.
Il remit le col de sa veste en place. Se leva.
Le train avançait encore.
Il avait déjà la main sur la poignée.
Avant l'arrêt complet, les portes s'entrouvrirent.
Il sauta sur le quai.
Et disparut.
Par magali le jeudi, décembre 6 2007, 04:05 - série "dans le métro"
Ça me touche
Je ne sais pas, pourquoi
Ça me touche Elie
Parce que c'est toi
Elle accéléra soudain le pas
Le téléphone collé à son oreille
Et le rythme voisin de notre marche s'en trouva désaccordé
Je la regardai gravir les marches deux à deux
Et s'éloigner en silence sous la pluie vive d'une nuit en sommeil