J’ai un problème de taille. Ce n’est pas un grand problème, juste une petite gêne, telle un bout de gras coincé dans une molaire creuse, on a beau passer la langue – ça ne part pas. C’est la même chose pour moi : je passe et repasse ma langue, je l’amidonne, je la défroisse – il y a quelque chose qui coince. Et plus je focalise...

Mon problème de taille est réduit à la présence de ce truc coincé dans ma bouche.

Je vais discuter du bout de gras avec vous si vous le voulez bien. Nous n’allons pas tailler une bavette, bien qu’il soit ici question d’un problème de taille : ma langue n’aime pas le faux-filet, mais se faufiler. Et quand ma langue n’y suffit pas, c’est le fil de ma pensée qui s’y colle et le fil se colle à ce problème de taille, et ne le lâche plus, et tourne autour sans esse ni repos. C’est le problème qui devrait être ficelé et au final – c’est ma langue qui est bridée. Mais ma langue n’est pas une oie, alors malgré la plume qu’elle a dans le bec, elle se tire des flûtes...