J'ai acheté de drôles de boîtes chez un vieil antiquaire au sourire enjôleur.
Une boîte aux lettres,
une boîte de nuit,
une boîte à meuh et une boîte mail,
une boîte crânienne et de conserve,
une boîte postale,
une à outils.
Encore des boîtes... Qu'ai-je donc à y ranger ?
Qu'ai-je donc à éconduire ? Qu'ai-je donc à contenter ?
Qu'ai-je donc à contenir ?
Au hasard des pays,
je chine les beaux écrins / je remplis mes valises
de couleurs vives et flamboyantes, de sons cuivrés et harmonieux, de formes simples ou épurées, de valeurs rares ou peu précieuses.
J'y réunis, discrets, mes secrets dérisoires – des regards, des sourires, des gestes tendres et du plaisir.
J'y cache la voix qui fait du bien : des bouts de toimoirien.
Une histoire tendre s'écrit, entre ces bouts d'ailleurs et moi, au gré du souvenir exquis de ces escales – – –
Le temps se presse.
Enfile sa peau noire, me laisse seule
m'éveiller, aux lumières chaudes de la nuit.