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Magali Jourdan / La seule chose dont je sois sûre : je suis née le 12 octobre 1977 à Marseille. Enfin, d'après ce qu'on m'a dit...frTue, 05 Feb 2013 21:26:17 +0100http://blogs.law.harvard.edu/tech/rssDotclearlecture de "rosée blanche" le jeudi 6 novembre à paris
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/10/28/lecture-de-rosee-blanche-le-jeudi-6-novembre-a-paris
urn:md5:28430e1520fc368786b43a211c0a7232Tue, 28 Oct 2008 15:28:00 +0100magalifugues & solitudeslectureSACDtchernobyl <p><img src="http://magalijourdan.com/blog/public/notes_dessins_croquis/Visuel_Ros_e_Blanche.jpg" alt="" /></p>Alberto Caeiro (2)
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/poeme-dalberto-caeiro
urn:md5:7d4161778d89ddff51959690acdf3a59Mon, 23 Jun 2008 10:49:00 +0200magalimusique, film, livre, expo...lecture <p><br />
Vis, dis-tu, au présent ;<br />
Vis seulement au présent.<br />
<br />
Mais moi je ne veux pas le présent, je veux la réalité ;<br />
Je veux les choses qui existent, non le temps qui les mesure.<br />
<br />
Qu'est-ce que le présent ?<br />
C'est une chose relative au passé et au futur.<br />
C'est une chose qui existe en vertu de l'existence d'autres choses.<br />
Moi je veux seulement la réalité, les choses sans présent.<br />
<br />
Je ne veux pas inclure le temps dans mon schéma.<br />
Je ne veux pas penser aux choses en tant que présentes ; je veux y penser en tant que choses.<br />
Je ne veux pas les séparer d'elles-mêmes, en les traitant de présentes.<br />
<br />
Je ne devrais même pas les traiter de réelles.<br />
Je ne devrais les traiter de rien du tout.<br />
<br />
Je devrais les voir, tout simplement les voir ;<br />
Les voir hors temps, hors espace,<br />
Voir en réussissant à me dispenser de tout sauf de ce qui est vu.<br />
Telle est la science du voir, qui n'en est pas une.<br />
<br />
in <em>Poèmes désassemblés</em></p>Robert Walser
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Robert-Walser
urn:md5:9a13d8633f839b7852f947e563e7991bFri, 23 Jun 2006 10:49:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><br />
Je ne veux pas d’avenir, je veux du présent. Cela me paraît valoir plus. On n’a d’avenir
que quand on n’a pas de présent, et quand on a un présent, on oublie complètement
même de penser à l’avenir.<br />
<br />
<br />
Est-ce qu’on ne devrait pas pouvoir tout dire ? Combien de choses qui se perdent quand
on veut prendre tout son temps pour les examiner. Je n’aime pas réfléchir longtemps
avant de parler ; convenable ou pas, il faut que cela sorte, et voilà. Si je suis vaniteux, eh
bien, il faut que ma vanité paraisse au grand jour, si j’étais avare, l’avarice se montrerait
dans ce que je dis, si je suis quelqu’un de bien, on entendra sans aucun doute
l’honnêteté qui parle par ma bouche, et si Dieu avait fait de moi quelqu’un de
courageux, on percevrait ma vaillance dans tout ce que je pourrais dire. <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a> Si, par
exemple, j’offense quelqu’un par mes paroles, si je le blesse ou l’irrite, ne puis-je pas
effacer la mauvaise impression produite par quelques autres paroles qui suivront ? Je ne
pense à ce que je suis en train de dire que lorsque je vois des plis de contrariété sur le
visage de celui qui m’écoute, comme maintenant sur le vôtre, Rosa.<br />
<br /><br /></p>
<p>in <em>Les Enfants Tanner</em></p>Friedrich Hölderlin
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Friedrich-Holderlin
urn:md5:2a2200d31752e3a3626186825aaba9a1Fri, 23 Jun 2006 10:48:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>« Sais-tu, dit-il entre autres choses, pourquoi je ne me suis jamais soucié de la mort ? Je
sens en moi une vie que nul dieu n’a créée, nul mortel engendrée. Je crois que nous
existons par nous-mêmes, et que seul notre libre désir peut nous assurer des liens aussi
étroits avec le Tout.<br />
- Je ne t’avais jamais entendu parler ainsi, remarquai-je.<br />
- Que serait ce monde, poursuivit-il, s’il n’était un concert d’êtres libres ? Si les vivants,
d’emblée, n’agissaient ensemble en lui, poussés par un élan joyeux, dans le sens d’une
seule vie à plusieurs voix ? Ce serait un morceau de bois, une chose froide, une vague
machine sans coeur.<br />
- Ainsi, répondis-je, serait vraie au sens le plus haut la parole selon laquelle sans la
liberté, tout est mort…<br />
- Sans doute ! s’exclama-t-il. Si nul brin d’herbe ne croît qu’il n’ait en lui son germe de
vie, combien sera-ce plus vrai de moi ! Ainsi, ami, c’est parce que je me sens libre au
plus haut sens du mot, et sans commencement, que je suis sans fin, que je suis
indestructible. Si c’est la main d’un potier qui m’a fait, il peut briser le vase à sa guise.
Mais ce qui vit à l’intérieur du vase est nécessairement inengendré, de nature divine en
son germe, élevé au-dessus de toute puissance et de tout art, donc invulnérable, éternel.
» Chacun a ses mystères, Hypérion, ses pensées secrètes : telles ont été les miennes,
depuis que j’ai commencé à penser.<br />
» Ce qui vit ne peut être arraché, demeure libre jusque dans la plus profonde servitude,
demeure un même si on le fend de part en part, demeure invulnérable même si on le
blesse dans sa moelle : et son essence échappe d’un victorieux coup d’aile à ta prise…
Mais le vent du matin se lève : nos bateaux s’éveillent. Ô mon Hypérion ! j’ai vaincu. J’ai
pris sur moi de condamner mon coeur à mort et de nous séparer, préféré de ma vie !
Ménage-moi maintenant, épargne-moi l’adieu. Faisons vite ! Allons ! »<br />
<br />
in <em>Hypérion</em></p>Henri Michaux
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Henri-Michaux
urn:md5:3141a247a73d49a66e50ad1b9885eb48Fri, 23 Jun 2006 10:46:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><br /></p>
<h2>Mains élues<br /></h2>
<p><br />
Après méditation<br />
naîtrait une main<br />
sereine<br />
apaisant l’accablé<br />
renforçant le sage<br />
déliant le prostré<br />
porteuse<br />
réparatrice<br />
une grande main de lumière<br />
. . .<br /><br />
Dans une autre vie<br />
dans une autre vue<br />
dans un autre vide<br />
sans âge, sans rides<br />
calme, épargnée,<br />
éloignant le mal, les pérégrinations<br />
les récriminations<br />
. . .<br /><br />
Une main détachée<br />
apparaîtrait<br />
qui aurait vécu à part<br />
dans une vasque<br />
dans une eau lustrale<br />
enfoncée dans l’Être<br />
enlevant toute flétrissure<br />
. . .<br /><br />
Une main immaculée montrerait la Voie<br />
pure comme le ciel bleu est bleu<br />
bleu sans angoisse<br />
pas le bleu par où commence le noir<br />
ne laissant place à aucun doute<br />
éliminant, annulant la mare des larves<br />
sortie des entrailles<br />
qui fait basculer la base . . .<br /><br />
Mais d’Azur annulant la main tantrique<br />
. . .<br /></p>Hermann Hesse
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Hermann-Hesse
urn:md5:1495605cdb02856207e7fb55bc0878a1Fri, 23 Jun 2006 10:43:00 +0200magaliinfluenceslecturemusique <p>Où nous trouvons quelque chose qui ressemble à la musique, nous devons y rester. Il
n’est rien dans la vie qui vaille d’être recherché sinon le sentiment de la musique, de
participer à son mouvement, à une vie rythmique, à la justification de l’existence par
l’harmonie. Où l’on trouve cela, qu’importe la folie qui peut régner, et nous avons tous
notre grain.<br /><br />
<em>(Dans une lettre à Ludwig Renner du 24 novembre 1910.)</em><br />
<br />
in <em>Musique</em></p>Samuel Beckett
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Samuel-Beckett
urn:md5:f0ae33d8e203905412ec997019c023cdFri, 23 Jun 2006 10:41:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>Où maintenant ? Quand maintenant ? Qui maintenant ? Sans me le demander. Dire je.
Sans le penser. Appeler ça des questions, des hypothèses. Aller de l’avant, appeler ça
aller, appeler ça de l’avant. Se peut-il qu’un jour, premier pas va, j’y sois simplement
resté, où, au lieu de sortir, selon une vieille habitude, passer jour et nuit aussi loin que
possible de chez moi, ce n’était pas loin. Cela a pu commencer ainsi. Je ne me poserai
plus de question.<br />
<br />
in <em>L'innommable</em></p>Rainer Maria Rilke
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Rainer-Maria-Rilke
urn:md5:dd0482a0930dcfbb1f5b3ee94ad79a01Fri, 23 Jun 2006 10:40:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>De même que la langue n’a plus rien de commun avec les choses qu’elle désire, de
même les gestes de la plupart des hommes qui vivent dans les villes ont perdu leur
rapport avec la terre ; ils sont en quelque sorte suspendus en l’air, se balancent decidelà,
et ne trouvent aucun endroit où se reposer.<br />
<br />
in <em>Worpswede</em></p>Pascal Mercier
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Pascal-Mercier
urn:md5:97bc769f85ebe011bf134e1d566aa539Fri, 23 Jun 2006 10:38:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><em>« Tu es trop affamé pour moi. C’est merveilleux avec toi. Mais tu es trop affamé. Je ne peux pas</em>
<em>vouloir ce voyage. Tu vois, ce serait ton voyage, rien que le tien. Cela ne pourrait pas être le</em>
<em>nôtre. » Et elle avait raison : on ne doit pas faire des autres les pierres de construction de sa</em>
<em>propre vie, les porteurs d’eau dans la course à sa propre béatitude.</em> <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a><br /><br />
<em>Notre vie, ce sont des formations fugitives de sable mouvant, nées d’un coup de vent, détruites par</em>
<em>le prochain. Des formations de fugacité, qui sont emportées par le vent avant même de s’être</em>
<em>vraiment formées.</em><br />
<br />
in <em>Train de nuit pour Lisbonne</em></p>Vassili Grossman
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Vassili-Grossman
urn:md5:b7d77a7421b769c309ddd83b38895619Fri, 23 Jun 2006 10:37:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>L’homme meurt et passe du royaume de la liberté à celui de l’esclavage. La vie, c’est la
liberté, aussi le processus de la mort est-il le processus de l’anéantissement progressif de
la liberté ; la conscience faiblit puis s’éteint ; les processus vitaux de l’organisme
continuent un certain temps après la disparition de la conscience ; la circulation
sanguine, la respiration, les échanges cellulaires continuent à s’effectuer. Mais c’est un
recul irréversible vers l’esclavage : la conscience s’est éteinte, la flamme de la liberté s’est
éteinte. <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a><br /></p>
<p>Le reflet de l’Univers dans la conscience d’un homme est le fondement de la force de
l’homme, mais la vie ne devient bonheur, liberté, valeur suprême, que lorsque l’homme
existe en tant que monde que personne, jamais, ne répètera dans l’infini des temps. Ce
n’est qu’à cette condition qu’il éprouve le bonheur de la liberté et de la bonté, en
trouvant chez les autres ce qu’il a trouvé en lui-même.<br />
<br />
in <em>Vie et Destin</em></p>Marguerite Duras
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Marguerite-Duras
urn:md5:82a2f76f97a8f1c4ff37313a11f43030Fri, 23 Jun 2006 10:36:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>C’est curieux un écrivain. C’est une contradiction et aussi un non-sens. Ecrire c’est aussi
ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. C’est reposant un écrivain, souvent,
ça écoute beaucoup. Ça ne parle pas beaucoup parce que c’est impossible de parler à
quelqu’un d’un livre qu’on a écrit et surtout d’un livre qu’on est en train d’écrire. C’est
impossible. C’est à l’opposé du cinéma, à l’opposé du théâtre, et autres spectacles. C’est
à l’opposé de toutes les lectures. C’est le plus difficile de tout. C’est le pire. Parce qu’un
livre c’est l’inconnu, c’est la nuit, c’est clos, c’est ça. C’est le livre qui avance, qui grandit,
qui avance dans les directions qu’on croyait avoir explorées, qui avance vers sa propre
destinée et celle de son auteur, alors anéanti par sa publication : sa séparation d’avec lui,
le livre rêvé, comme l’enfant dernier-né, toujours le plus aimé.<br />
<br />
in <em>Ecrire</em></p>Raymond Depardon
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Raymond-Depardon
urn:md5:7e4707f4f53dfa1c35ed787d3fb92733Fri, 23 Jun 2006 10:35:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a> Je me suis souvent demandé pourquoi j’avais été faire ces photos dans les hôpitaux
psychiatriques en Italie, et pourquoi j’y suis retourné. Pourquoi j’allais faire ces photos ?
Je ne sais toujours pas. Mais c’est sûr qu’il y a quelque chose qui m’attire profondément.
Tout doucement, j’ai senti que j’avais peur de cet enfermement, j’ai toujours la peur de
l’enfermement. Les murs me font peur et à la fois ils m’attirent. <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a><br />
<br />
in <em>Errance</em></p>Sylvia Plath
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Sylvia-Plath
urn:md5:43323a7cae79fe61566c7558ace38eafFri, 23 Jun 2006 10:34:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><br /></p>
<h2>For a Fatherless Son<br /></h2>
<p><br />
You will be aware of an absence, presently,<br />
Growing beside you, like a tree,<br />
A death tree, color gone, an Australian gum tree –<br />
Balding, gelded by lightning – an illusion,<br />
Ans a sky like a pig’s backside, an utter lack of attention.<br />
But right now you are dumb.<br />
A I love your stupidity,<br />
The blind mirror of it. I look in<br />
And find no face but my own, and you think that’s funny.<br />
It is good for me<br />
To have you grab my nose, a ladder rung.<br />
One day you may touch what’s wring<br />
The small skulls, the smashed blue hills, the godawful hush.<br />
Till then your smiles are found money.<br /></p>Heinrich von Kleist
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Heinrich-von-Kleist
urn:md5:41d5532860c8a1804dd3a446d52d5f1dFri, 23 Jun 2006 10:31:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a> Il y a dans le visage de celui qui nous fait face une singulière source d’enthousiasme
pour celui qui parle ; et un regard, qui nous exprime qu’une pensée à moitié formulée
est déjà comprise, nous offre souvent la formulation de toute la moitié manquante. Je
crois que plus d’un grand orateur ne savait pas encore ce qu’il allait dire à l’instant
même où il ouvrait la bouche. Mais la conviction qu’il trouverait les idées nécessaires
dans les circonstances elles-mêmes, et dans l’excitation de son esprit ainsi stimulé, le
rendait assez audacieux pour se lancer, au petit bonheur. <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a><br />
<br />
in <em>De l'élaboration progressive des idées par la parole</em></p>Stig Dagerman
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Stig-Dagerman
urn:md5:00f22c24095eaaf466c5e17441f8620bFri, 23 Jun 2006 10:28:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a> Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de
mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma
vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en
un livre et je l’offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le
silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à
contribuer au progrès de la littérature – je ne désire que ce que je n’aurai pas :
confirmation de ce que mes mots ont touché le coeur du monde. <a href="http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/…" title="…">…</a><br />
<br />
in <em>Notre besoin de consolation est impossible à rassasier</em></p>Richard Bach
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/Richard-Bach
urn:md5:c28979df2fb03bce961a04b6c6e5e6fbFri, 23 Jun 2006 10:26:00 +0200magaliinfluenceslecture <p><br />
We're free to go where we wish and to be what we are.<br />
<br /></p>
<p>in<em> Jonathan Livingstone Seagull</em></p>Alberto Caeiro
http://magalijourdan.com/blog/index.php?post/2008/06/23/poeme-dalberto-caeiro2
urn:md5:8e2a4015749b2797fe581615e0a05bb2Fri, 23 Jun 2006 10:25:00 +0200magaliinfluenceslecture <p>Peut-être, au-delà du tournant de la route<br />
Y a-t-il un gouffre, et peut-être un château-fort,<br />
Et peut-être tout bonnement la continuation de la route.<br />
Je n'en sais rien et je ne pose pas de questions.<br />
Tant que je marche sur la route avant le tournant,<br />
Je me contente de regarder la route avant le tournant,<br />
Puisque je n'en puis voir autre chose.<br />
Si je regardais de l'autre côté<br />
Et de celui que je ne vois pas,<br />
En serais-je plus avancé ?<br />
N'ayons cure que du lieu où nous sommes.<br />
Il est assez de beauté dans le fait d'être ici et nulle part ailleurs.<br />
S'il y a quelqu'un au-delà du tournant de la route,<br />
Ceux qui s'inquiètent de ce qu'il y a par-delà le tournant de la route,<br />
<em>C'est cela qui pour eux est la route.</em><br />
Si nous devons y parvenir, en y parvenant nous saurons.<br />
Pour l'instant nous savons seulement que nous n'y sommes pas.<br />
Il n'est ici que la route avant le tournant, et avant le tournant<br />
Il y a la route sans aucun tournant.<br />
<br />
in <em>Poèmes désassemblés</em></p>